Monsieur le ministre, alors que le Gouvernement vient d'annoncer un accord qualifié d'historique avec les quatre principaux opérateurs de télécommunications visant à mettre fin aux zones blanches dans le pays, il convient de ne pas limiter l'action gouvernementale à la seule téléphonie.
En effet, l'accès à internet est aujourd'hui un révélateur de la fracture numérique en France. Cette fracture aggrave les inégalités et la désertification de nos campagnes, de nos bourgs, de nos petits centres-villes, qui font partie des territoires les plus fragiles de notre République.
Les entreprises, les artisans, les commerçants, ou encore les professionnels libéraux comme les médecins quittent nos campagnes, notamment car ils ne peuvent plus exercer correctement leur activité sans accès à internet.
Nos concitoyens des zones rurales sont donc doublement victimes de la fracture numérique : non seulement ils voient les activités disparaître, mais ils ne peuvent eux-mêmes pas accéder à internet, qui est pourtant source de nombreuses créations de sociétés, d'emplois ou d'accès à des plateformes de formation.
Il convient de rappeler que plus de la moitié des personnes n'ayant pas accès à internet en France gagnent moins de 900 euros par mois. Dès lors, le déploiement de la fibre optique sur nos territoires ruraux doit être une priorité. L'accès à celle-ci est gratuit ou presque dans les zones urbaines, mais coûte très cher dans les zones rurales.
Le constat de cette fracture numérique n'est pourtant pas une nouveauté. Dès 1994, aux États-Unis, un rapport d'Al Gore présentait les conséquences catastrophiques de la disparité de couverture numérique pour les territoires ruraux.
Emmanuel Macron a d'ailleurs fait de la lutte contre la fracture numérique une priorité, annonçant notamment lors du sommet numérique de Tallinn que les pouvoirs publics interviendraient là où les opérateurs privés ne le font pas faute de rentabilité économique.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer quel plan d'action et quels moyens le Gouvernement compte mettre en oeuvre pour assurer l'égalité d'accès au numérique ?