Monsieur le ministre, partageons d'abord un constat : il y a plusieurs types de ruralité, je crois que vous le savez. Pour ma part, je suis élu d'un territoire composé essentiellement de petites villes, d'environ 5 000 habitants, avec une ruralité plus profonde autour. Les territoires et leurs intercommunalités s'organisent autour de ces petites villes, notamment en matière d'accès aux services publics – santé, école – ou privés – commerces – , ce qui confirme leur rôle prépondérant.
Le précédent gouvernement avait bien pris en compte les enjeux pour ces territoires, à travers plusieurs dispositifs : d'abord, l'appel à manifestation d'intérêt pour les villes qui ne bénéficiaient pas des dispositifs relevant de la politique de la ville, puis le FISAC, pour ce qui est du dynamisme et de l'ambiance commerciale ; ensuite, les contrats de ruralité, qui ont pris le relais en répondant à ces enjeux de façon plus intégrée.
Aujourd'hui, à travers vos choix budgétaires, je sens poindre une forme de timidité en ce qui concerne l'avenir de ces petites villes : il est nécessaire d'abonder ces dispositifs, mais les crédits ne sont pas clairement au rendez-vous. Pourtant, ces petites villes maillent nos territoires.
Il faut une mobilisation nationale pour répondre à ces enjeux. Je prends l'exemple des commerces de ces petites villes : les difficultés se cumulent. On constate d'abord, de façon générale, un manque de pouvoir d'achat. Il y a ensuite une fuite commerciale vers la grande distribution, difficile à contenir, qui oblige à l'installation de commerces franchisés en périphérie de ces petites villes afin d'améliorer l'offre. Cette nécessité crée d'ailleurs une autre difficulté pour les élus : trouver les bons équilibres pour ne pas paupériser le petit commerce de coeur de ville. La taille des surfaces commerciales pose aussi problème, en particulier au moment des transmissions. Enfin, l'e-commerce se développe, malgré une couverture numérique encore fragile.
Monsieur le ministre, quel bilan faites-vous des différents dispositifs que j'ai mentionnés à l'instant ? De façon plus générale, quelles sont vos intentions pour soutenir ces territoires ? Votre plan « Action coeur de ville » prendra-t-il réellement en compte ces toutes petites villes ou nous renverrez-vous vers les contrats de ruralité sous-dotés ?