Monsieur le ministre, le plan dont vous nous parlez comporte des mesures qui vont dans le bon sens, même si nous attendons de connaître les modalités de sa mise en oeuvre concrètes. Pour établir la liste des communes éligibles, nous espérons que vous prendrez en compte les critères de fragilisation établis par le Commissariat général à l'égalité des territoires. Je pense évidemment à une ville qui m'est chère, Dieppe, dont j'ai été maire pendant neuf ans.
Plusieurs actions me semblent devoir être additionnées pour prolonger votre plan.
La première préoccupation des villes moyennes est de disposer d'outils d'aménagement et de portage pour le foncier afin de concrétiser des opérations de logement et de commerce. Souvent, les sociétés d'économie mixte – SEM – des villes moyennes n'ont plus la taille critique ni les moyens d'intervenir. Comment l'État peut-il les aider, en synergie avec les régions – je pense notamment à la région Normandie – pour prendre en compte cette préoccupation ?
Deuxièmement, il n'y a pas de revitalisation réussie sans accès au haut débit et sans orientation prioritaire d'implantation de services publics. Comment l'État envisage-t-il pour ses propres services – trésoreries, recettes des finances, sous-préfectures, directions départementales des territoires et de la mer, justice – d'arrêter les logiques de métropolisation ou de départementalisation qui ont vidé les villes moyennes de leur substance ? Comment obtenir des services publics partenaires – La Poste, la SNCF, pour ne citer qu'elles – un moratoire préservant les villes moyennes ?
Enfin, votre plan vise à faire revenir les commerces. C'est urgent, nous l'avons signalé à plusieurs reprises. La situation de la commune d'Eu, située dans ma circonscription, est dramatique.
Vous évoquez plusieurs pistes. Pourquoi ne pas doter les maires concernés d'un outil permettant, à l'échelle intercommunale, de s'opposer à l'installation de grandes surfaces commerciales en périphérie ? Vous faites confiance aux élus. Vous avez raison. Mais généralement, les maires concernés voient les grandes surfaces s'implanter sur un périmètre qui n'est pas celui de leur commune !