Monsieur le député, nous avons déjà eu l'occasion d'aborder ce sujet, et l'intérêt que vous portez à la ville de Dieppe ne m'a pas échappé. La question que vous posez porte sur un point qui a déjà été évoqué, et le sera sans doute encore : le rôle que joue l'État par rapport à ses services.
Je fais partie de ceux – et j'attends que le Parlement soutienne cette position – qui considèrent que nous avons besoin non seulement de décentralisation, mais de déconcentration. D'abord, il faut donner plus de latitude aux préfets dans les départements. Ensuite, il faut faire en sorte que les services déconcentrés soient suffisamment solides pour accompagner la politique de l'État et faciliter le travail des collectivités locales, ainsi que le service offert à nos concitoyens.
Ce n'est pas neutre : quand on regarde, chiffres à l'appui, ce qui s'est passé sous les gouvernements de sensibilités différentes depuis une dizaine d'années, on se rend compte que les services déconcentrés de l'État dans les départements ont été plus réduits que ceux des administrations centrales !
Vous savez que je n'ai rien contre les métropoles, mais nous avons besoin de conserver sur nos territoires, en dehors de celles-ci, de la matière grise et des capacités d'ingénierie. C'est un message que j'ai fait passer constamment, notamment pendant la campagne présidentielle : il faut impérativement maintenir et développer la matière grise de l'État dans l'ensemble des territoires. Nous avons grandement besoin des trésoreries, de La Poste, que vous avez citées. Certaines évolutions sont certes indispensables, mais, même dans le cadre de la modernisation, nous sommes en mesure de ne pas abandonner les territoires.