En effet, je ne reprends pas tel quel le dispositif des emplois réservés aux sportifs de haut niveau, car quelles que soient leurs nombreuses qualités, les lanceurs d'alerte ne sont pas des sportifs de haut niveau ; je ne fais que m'en inspirer pour imaginer une voie d'accès dédiée aux lanceurs d'alerte, ce qui ne me semble pas disproportionné, d'autant que, je le répète, il ne s'agit pas d'une obligation mais d'une possibilité.
De facto, certains d'entre eux sont blacklistés – je le sais pour être en contact avec plusieurs d'entre eux. L'un, par exemple, affiche un trou dans son CV, qui correspond à la période où il a travaillé pour l'entreprise au sein de laquelle il a joué le lanceur d'alerte, avec laquelle les choses se sont mal passées. Lors d'un entretien récent, on lui a demandé de justifier ce trou. Il avait deux possibilités : soit il mentait, soit il disait la vérité sur ce qu'il avait fait. Il a opté pour la seconde solution. Le recruteur a salué son courage et l'intérêt de sa démarche, mais l'a rappelé quinze jours plus tard pour lui dire que sa candidature n'avait finalement pas été retenue…
Même si aucune entreprise n'admettra avoir écarté la candidature d'un lanceur d'alerte, c'est bien ce qui se produit dans les faits. C'est la raison pour laquelle une procédure permettant à ces lanceurs d'alerte d'intégrer la fonction publique me semble constituer un filet de sécurité intéressant pour les personnes concernées.