Monsieur le député, la solution passe d'abord par une meilleure rénovation des logements dans les quartiers prioritaires de la ville, donc davantage de financements accordés à l'ANRU. Il faut peut-être également revoir certains zonages pour essayer d'appréhender la mixité non seulement au niveau de la commune, mais également au niveau de l'intercommunalité. Il faut enfin améliorer les conditions d'intervention de l'ANRU. Toutes ces préoccupations guident notre action ; elles ne trouveront pas forcément d'application dans le projet de loi car elles ne relèvent pas toutes du domaine législatif, mais nous y travaillons, notamment avec le directeur général et le nouveau président de l'ANRU.
Toutefois, il ne faut pas faire collectivement l'erreur, parfois commise par le passé, de penser que la mixité sociale ne passe que par le logement. Prenons un exemple concret : il n'y a pas longtemps, j'ai visité un quartier de la commune des Mureaux, dont les logements ont été incroyablement bien rénovés avec le soutien du maire et de l'ANRU – c'est le groupe SNI qui a travaillé sur le site. Le promoteur m'expliquait qu'il avait proposé quelques logements éligibles à l'accession sociale à la propriété, dans l'espoir de faire venir des gens différents dans ce quartier rénové ; mais sans succès. En effet, dans les quartiers prioritaires de la ville, il y a cinq fois moins de crèches, deux fois moins de médecins, parfois moins de bureaux de poste ou de moyens de transport que sur le reste du territoire. Pour apporter de la mixité sociale, il faut certes travailler sur le logement, comme nous allons le faire, mais surtout concevoir une politique globale qui permette de donner aux habitants de ces quartiers les mêmes droits qu'à ceux du reste de notre pays. C'est ce que nous nous employons à faire, avec l'aide de Jean-Louis Borloo, suivant la feuille de route très claire fixée par le Président de la République à Roubaix et Tourcoing, à la mi-novembre.