Il ne prépare pas non plus notre système de soins à relever le défi de l'autonomie. La grande réforme annoncée n'aura pas lieu et nous devons nous contenter de mesures disparates qui, considérées une à une, vont parfois dans le bon sens, mais ne permettent ni de créer un grand service public de l'autonomie, ni de financer les besoins.
Il ne prépare pas l'avenir, enfin, du financement de la protection sociale. Les dépenses que vous engagez pour gérer la crise sanitaire ne sont pas financées et alimenteront la dette sociale hébergée par la CADES. Les exonérations de cotisations sociales, que vous pérennisez, atteignent 70 milliards d'euros : 13 % des recettes échappent ainsi à la sécurité sociale. Plutôt que d'aller chercher des ressources à portée de main, vous ressortez le couplet sur la nécessité d'un retour à l'équilibre des comptes sociaux, qui justifiera de nouvelles coupes claires avec, en ligne de mire, notre système de retraite – comme le ministre délégué l'a dit lui-même.
La crise devrait nous amener à remettre en cause les choix qui, depuis des décennies, ont particulièrement abîmé la sécurité sociale, l'hôpital public, la solidarité – et, au passage, épuisé la richesse de la langue française. Ce dernier budget, hélas, n'en prend pas le chemin.