Intervention de Emmanuelle Anthoine

Séance en hémicycle du mardi 23 novembre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre les violences faites aux femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Anthoine :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, à qui je souhaite à mon tour un prompt rétablissement.

Être femme, en France en 2021, c'est rester exposée à des violences inacceptables. Les chiffres du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sont tombés hier : les violences conjugales ont augmenté de 10 % en 2020. Comment imaginer qu'il puisse encore y avoir 139 200 femmes victimes de violences de la part de leur conjoint ? Comment accepter que 102 d'entre elles en soient mortes – et ce nombre macabre devrait encore augmenter ? Comment accepter que depuis le 1er janvier, les féminicides aient déjà fait 117 orphelins, dont 31 ont d'ailleurs été témoins de l'assassinat de leur mère ?

À deux jours de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, ces chiffres nous rappellent l'ampleur d'un phénomène dramatique. Ils nous interrogent particulièrement quant au succès de la « grande cause du quinquennat » d'Emmanuel Macron en faveur des femmes. Certes, vous vous retrancherez derrière l'augmentation du taux de déclaration, lequel démontre une plus grande faculté à dénoncer de tels agissements. Cela ne suffit cependant pas à expliquer que la tendance se poursuive au lieu de s'inverser. Une politique volontariste, à l'instar de celle menée il y a quinze ans en Espagne, permettrait d'obtenir des résultats bien plus probants. Face au fléau des violences conjugales, nous devons être plus fermes.

C'est pour cela qu'avec les députés du groupe Les Républicains, nous avons fait adopter une proposition de loi visant à agir contre les violences au sein de la famille. Elle a notamment permis de renforcer le recours aux ordonnances de protection et aux bracelets antirapprochement (BAR), mais les moyens nécessaires à l'exécution de ces mesures ne suivent pas : en septembre, nous découvrions avec effroi que seulement 245 bracelets étaient activés dans toute la France. Le Gouvernement ne se montre pas suffisamment actif s'agissant du déploiement des dispositifs de protection, alors que de nombreuses pistes existent par ailleurs.

Ainsi, quand le Gouvernement va-t-il engager les moyens nécessaires pour enfin soutenir la grande cause affichée du quinquennat ?

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