Madame la ministre du travail, nous vivons un paradoxe. Cette France est celle de la croissance – un taux de 6,5 % est attendu pour 2021, il sera peut-être supérieur – et nous sommes très largement devant les autres pays européens. Pourtant, 1 million d'emplois sont disponibles alors qu'il faut accompagner cette croissance, c'est totalement incompréhensible.
Par ailleurs, nous comptons également plus de 5 millions de chômeurs. Il faut enfin trouver les voies et les moyens pour être plus efficaces. Vous allez me répondre que nous avons réformé l'assurance chômage en rétablissant la durée d'affiliation minimale à six mois au lieu de quatre. Des indicateurs ont-ils été prévus, et quand la représentation nationale saura si ce dispositif est efficace et si vous comptez le renforcer ?
Est-il normal que dans cette France, le titulaire d'un contrat à durée déterminée à qui l'on propose un contrat à durée indéterminée au même niveau de rémunération puisse bénéficier de l'indemnisation chômage s'il refuse cette offre ? Nous ne pouvons pas continuer ainsi.
Est-il normal qu'une personne à laquelle on propose trois emplois dans le même périmètre, avec le même niveau de qualification et de rémunération, puisse les refuser et bénéficier d'une indemnisation chômage ?
Madame la ministre, êtes-vous prête, avec les entreprises et les partenaires sociaux, à faire en sorte que dans les territoires, une initiative nouvelle soit lancée tendant à former les chômeurs directement dans les entreprises ? Je ne parle pas d'alternance ni d'apprentissage, mais de formation in situ dans les entreprises. Il faut prendre ce chemin car nous ne pouvons continuer avec 1 million d'emplois non pourvus.