Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance.
Jeudi dernier, le groupe finlandais UPM et le consortium Samfi-Paprec ont signé la vente du site de la Chapelle-Darblay. Je tiens d'ailleurs à remercier les élus syndicaux, dont des représentants sont présents aujourd'hui dans les tribunes, de nous avoir transmis cette information.
Depuis jeudi dernier court donc le délai de deux mois, durant lequel la métropole Rouen Normandie va user de son droit de préemption. La décision courageuse de cette collectivité locale répond à la poursuite d'objectifs environnementaux, sociaux et économiques qui s'inscrivent dans une politique volontariste et cohérente de ce territoire.
Monsieur le ministre, il y a un mois, vous avez indiqué apporter votre soutien à l'offre permettant la meilleure réindustrialisation possible de ce site papetier que le Président de la République avait qualifié d'emblématique et dont il voulait préserver la pérennité.
J'aimerais que vous précisiez votre soutien : faut-il sacrifier un outil industriel existant, performant, qui a des débouchés et qui dégage des bénéfices, sur l'autel d'un projet qui ne verrait le jour qu'en 2027 ? Faut-il mettre en concurrence le recyclage papier et la production d'hydrogène ? Faut-il opposer deux filières vertueuses pour l'environnement ?
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu'il ne faut pas investir dans l'hydrogène mais que cet investissement ne doit pas se faire au prix du démantèlement de nos outils de production et de notre souveraineté industrielle. J'en appelle d'ailleurs à votre vigilance pour que l'outil de production ne soit endommagé à la Chapelle-Darblay.
Pouvez-vous nous assurer du soutien de l'État à la métropole Rouen Normandie dans sa démarche de préemption, et ainsi valider son fondement d'intérêt général pour l'emploi, pour les collectivités, pour le dynamisme économique de la zone industrialo-portuaire de HAROPA Rouen, pour la région Normandie dont vous êtes élu et pour la préservation de l'économie circulaire ?