La crise sanitaire n'a fait qu'aggraver l'état du secteur hospitalier, qui souffrait déjà. Aujourd'hui, il y a une forme de lassitude, voire de dégoût ; les représentants du personnel soignant témoignent d'un épuisement physique et moral. Incontestablement, nos hôpitaux n'attirent plus le personnel soignant. On constate un désintérêt, non pas forcément pour le métier mais pour sa pratique en milieu hospitalier. Cette situation se constate dans beaucoup de territoires, en Mayenne chez mon collègue Favennec-Bécot, en Bretagne, chez mon collègue Benoit, ou dans les Vosges chez mon collègue Naegelen et chez bien d'autres élus. Dans ma circonscription, à l'hôpital de Roubaix, vingt lits sont fermés, faute d'infirmiers notamment. Dès lors, afin d'attirer et de fidéliser de nouveaux personnels, l'hôpital a signé un accord majoritaire avec les syndicats, lequel prévoit que les infirmiers seront embauchés directement en CDI au lieu d'un CDD d'un an actuellement.
Dans un contexte d'intensification de la circulation du virus de la covid-19, nous devons envoyer un message fort à nos personnels soignants. Les investissements financiers prévus par le Ségur de la santé sont certes attendus, mais ils ne règlent pas les problèmes structurels de l'hôpital, lequel peine à recruter des hommes et des femmes. Le Ségur est une réponse d'urgence, mais ce sparadrap n'est pas suffisant pour le long terme : un véritable choc d'attractivité est nécessaire. Monsieur le ministre, qu'envisagez-vous pour redonner l'envie aux personnels soignants de travailler dans les hôpitaux publics ?