Intervention de Jimmy Pahun

Séance en hémicycle du jeudi 25 novembre 2021 à 9h00
Pour la conservation et l'utilisation durable de l'océan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJimmy Pahun :

Avant toute chose, mes pensées vont vers les femmes et les hommes péris en mer hier entre nos côtes et celles de l'Angleterre, poussés par la misère et l'espoir d'une vie meilleure, sur une embarcation de fortune. En mer, une vie est une vie ; hier, vingt-sept personnes nous ont quittés.

Les défis auxquels l'océan est confronté sont urgents et immenses ; il nous faut combattre à la fois toutes les formes de pollution marine, lutter contre son réchauffement et son acidification, contre la montée des eaux ou encore la surexploitation de ses ressources. De surcroît, les enjeux de la protection de l'océan dépassent ceux de la perte de biodiversité car il joue un rôle fondamental dans la régulation du climat. Toute question se rapportant à l'océan doit donc prendre en compte ces liens très particuliers et réciproques, des liens insuffisamment connus du grand public mais que la plateforme Océan & Climat travaille à mettre en lumière pour que nous préservions le véritable poumon de la planète ; je salue chaleureusement son président et sa vice-présidente qui assistent aujourd'hui à nos débats, ainsi que l'ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes également présent.

Pourquoi cette proposition de résolution ? Rappelons qu'une grande part de l'avenir de l'océan se joue en ce moment à l'ONU. Depuis 2017, les États sont engagés dans un processus de négociation dit BBNJ, qui doit permettre de mieux protéger la haute mer, cet espace au-delà des 200 milles, c'est-à-dire des ZEE, qui représente près de 60 % de l'océan. À travers cette proposition de résolution, nous appelons, madame la secrétaire d'État chargée de la biodiversité, à la réussite du BBNJ par un portage politique fort, au plus haut niveau, en France et en Europe. Les principaux points de la négociation ont trait au partage des bénéfices attendus de l'exploitation des ressources génétiques marines avec les pays en voie de développement, à la création d'aires marines protégées en haute mer et à la mise en place d'études d'impact environnemental au niveau mondial pour s'assurer que les activités économiques s'y exercent dans le respect des écosystèmes marins. Ce nouveau cadre global est à articuler avec les multiples traités régionaux existants pour protéger un espace soumis à des pressions croissantes. Le processus est à la fois technique et juridique, donc peu médiatisé, difficile à saisir pour les non-spécialistes, alors que ses implications sont absolument majeures. Tel est le premier objet de la proposition de résolution : contribuer à faire savoir ce qui se joue en ce moment aux Nations unies.

Le second objet de ce texte est non moins essentiel : appeler à la mobilisation politique au plus haut niveau en France, en Europe et dans le monde pour l'obtention d'un accord le plus ambitieux possible en 2022. Une ambition, une échéance à marteler : un BBNJ au niveau en 2022. Mme Maina Sage et moi avons rédigé ce texte à l'automne 2019 en ayant à cœur d'impliquer dans sa rédaction des représentants du secteur associatif, scientifique et économique du maritime, et nous avons très vite été rejoints par plus de 200 de nos collègues issus de tous les bancs, preuve s'il en est de l'attachement spontané et sincère de cette assemblée à la protection de l'océan. Car l'océan n'est pas l'apanage d'un parti, il rassemble et fédère. C'est notre force que de savoir porter ensemble un même message, insuffler un même espoir : celui de la réussite du BBNJ.

Je veux saluer ici mes collègues du groupe Dem et ceux de tous les autres groupes, les remercier pour leur engagement, avec une pensée particulière pour Maina Sage, et pour le président de son groupe Olivier Becht, ainsi que le président de l'Assemblée nationale, au soutien indispensable, pour s'être personnellement investi pour la protection de l'océan, et je n'oublie pas le soutien de Marielle de Sarnez, la première cosignataire de cette proposition de résolution quand elle était présidente de la commission des affaires étrangères ,

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