Intervention de Aurélien Pradié

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur l'éducation et le recrutement des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Pradié :

Monsieur le ministre, l'école de la République est notre bien commun, mais elle n'en est pas pour autant uniforme. Je veux, à ce propos, évoquer l'école en milieu rural pour vous permettre de compléter positivement vos propos sur ce thème.

Lors de votre venue à Cahors, à l'occasion de la Conférence nationale des territoires, vous avez pu avoir un bref aperçu de la situation dans le Lot. L'an prochain, ce département perdra 357 élèves, si bien que 22 postes, selon les estimations, devraient y être supprimés – les discussions s'engagent avec le directeur départemental de l'éducation nationale. Cette perte de vitesse, s'agissant du nombre d'élèves, est une vieille histoire pour le Lot, et nous ne pourrons y remédier, nous, élus et acteurs des territoires, en l'espace de deux, trois ou même cinq ans ; il nous faudra au moins dix ans pour inverser cette tendance profonde en matière de démographie et d'attractivité.

Or, entre-temps, notre école se dégradera. Elle se dégradera parce que les budgets nationaux sont contraints et parce que vous, ministre de l'éducation nationale, avez à mettre en oeuvre un système qui limite le nombre d'enseignants devant les élèves. Au fil du temps, nos écoles iront donc s'affaiblissant, et le cercle vicieux que vous connaissez par coeur, comme tous les élus ruraux ici, se poursuivra.

Les contrats de ruralité et les conventions locales actuelles et à venir ne suffiront pas, monsieur le ministre. Bien que le Lot bénéficie de ces dispositifs, aucune solution n'a été trouvée, pour deux raisons : le terme n'est pas assez long et la protection des postes demeure insuffisante. Il faudrait donc aller plus loin. De plus, durant le temps de la préservation liée aux conventions, les acteurs locaux et les élus du territoire ne prennent pas toute la mesure de l'organisation nécessaire et ils ne disposent pas des marges de manoeuvre souhaitables.

Je souhaite donc, monsieur le ministre, vous poser une question et vous faire une proposition. Êtes-vous prêt à cesser les coupes claires sur les territoires ruraux ? D'autre part, lors de la Conférence nationale des territoires qui s'est tenue à Cahors, le Premier ministre a dit vouloir donner carte blanche aux territoires en matière de services publics. Si vous acceptiez de nous laisser un peu d'oxygène pendant deux ans, monsieur le ministre, nous accepterions, nous, élus locaux – je m'en ferai fort en tant que député – , de prendre le relais et d'innover pour faire mentir les chiffres.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.