Merci pour votre réponse à ma question précédente, monsieur le ministre. Je me permets toutefois d'insister : j'aimerais que l'un et l'autre – vous, ministre de la République, et moi, député de la nation – nous nous saisissions de la carte blanche que le Premier ministre nous a donnée, pour faire en sorte d'innover sur nos territoires dans les semaines qui viennent, puisque le couperet est là.
Je vais maintenant vous interroger sur un autre sujet. Le 7 novembre dernier, une enquête de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance – DEPP – de l'éducation nationale a souligné que le niveau d'orthographe des écoliers français était en chute libre depuis trente ans. À ce constat, un récent article du Parisien est venu ajouter une vérité des plus alarmantes : les enseignants ont eux-mêmes de grosses faiblesses dans la maîtrise de la langue française.
Il s'agit là, en vérité, d'un sujet très préoccupant. Si les enseignants ont du mal à écrire le français correctement, il y a forcément des conséquences sur les élèves et l'apprentissage qu'ils suivent. Si les enseignants font des fautes d'orthographe et de grammaire, les élèves les reproduiront. Or, vous le savez, la bonne maîtrise de la langue et de l'orthographe est une nécessité, ces éléments contribuant, entre autres, à assurer l'appartenance à la société.
Ce constat d'une baisse de niveau chez les enseignants n'est pas acceptable, ni pour nous ni certainement pour vous. Il y va de la crédibilité de leur fonction. À l'heure où le Gouvernement réforme l'accès à l'université et alors que la réforme du bac est annoncée pour 2021, il faut faire de l'apprentissage des fondamentaux, dont fait partie la bonne maîtrise de la langue française, une priorité. Nous nous devons de défendre le français et d'en assurer la maîtrise par tous ; nous nous devons d'être plus stricts et attentifs dans la connaissance parfaite des fondamentaux. Cela vaut notamment, et plus encore sans doute, pour les enseignants.
Que pensez-vous donc, monsieur le ministre, de l'opportunité d'instaurer une certification de la bonne maîtrise du français pour les enseignants, lors de leur recrutement, afin d'assurer un logique service minimum aux élèves français ?