J'attends une réponse du Gouvernement, de Mme la ministre déléguée concernant le taux d'encadrement, car c'est la clé de voûte. En l'améliorant, nous donnerions aux sages-femmes du temps, une respiration, lors des accouchements.
Les sages-femmes nous disent qu'elles n'ont pas le temps de déjeuner. Elles courent, elles n'ont pas une minute à elles et cela contribue à créer des burn-out. Cette contrainte vaut aussi quand elles accomplissent des actes médicaux, comme l'épisiotomie. « Une épisio, c'est vite fait », nous disent-elles. Cela permet d'économiser plusieurs minutes de travail lorsque la tête traverse le périnée. Si l'on voulait éviter de claquer un muscle, il faudrait prendre davantage de temps, d'autant qu'une épisio peut être vite suturée, en dix minutes. Par manque de temps, nous intervenons davantage. »
Si l'on veut sortir de la médicalisation et, en cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, éviter de telles violences – car au fond l'épisiotomie, quand elle n'est pas médicalement nécessaire, et constitue seulement un gain de temps est une violence inutile faite au corps des femmes – il faut donner du temps, pour que la mise au monde ne soit pas un acte médical, mais relationnel, avec de la tendresse dans les gestes et dans les mots. Or cela dépend du taux d'encadrement qui est défini par les décrets sur la périnatalité du 9 octobre 1998.