L'apprentissage des langues tient une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, l'enrichissement de la personnalité et l'ouverture au monde. C'est devenu un élément essentiel de l'employabilité des jeunes, en France et à l'étranger. Le Président de la République lui-même a saisi cet enjeu en déclarant, dans son discours de la Sorbonne, qu'il souhaitait que chaque étudiant parle deux langues européennes d'ici à 2024.
Les régions frontalières sont des lieux privilégiés pour favoriser la pratique d'une langue étrangère et mener des expérimentations. Dans des zones comme la Savoie, les Pyrénées ou l'Alsace, nous devrions tout faire pour que tous les élèves suivent des cursus bilingues, lesquels représentent de surcroît une chance unique d'intégrer d'autres marchés du travail.
Pour atteindre cette ambition dans un délai proche – 2024 – , nous devrions déjà atteindre un taux de près de 100 % d'enseignement bilingue, particulièrement dans les régions frontalières. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte. À titre d'illustration, dans le Haut-Rhin, confrontées à la baisse du niveau de maîtrise de l'allemand, les entreprises suisses ou allemandes ne se retournent plus, ou que trop rarement, vers les travailleurs français, alors que leur manque de main-d'oeuvre est manifeste.
La maîtrise trop approximative des langues s'explique en grande partie par un déficit chronique d'enseignants de langue vivante, tout particulièrement de professeurs d'allemand. Dans cette discipline, le nombre de candidats reste le plus souvent inférieur aux besoins de l'éducation nationale, qui n'a d'autre choix que de faire appel à des contractuels. Ce manque de personnel, ajouté à un manque de ressources, représente un frein important à l'ouverture de nouvelles classes, qui permettrait l'apprentissage de langues vivantes par un plus grand nombre d'élèves apprennent.
Monsieur le ministre, face à un objectif ambitieux et à une situation qui se dégrade, quels moyens le Gouvernement compte-t-il mettre en oeuvre afin d'atteindre une meilleure maîtrise des langues vivantes, régionales ou étrangères, et d'arriver à offrir un enseignement bilingue, pour commencer, à l'ensemble des élèves des régions frontalières ? Pour faire face au manque d'enseignants et résoudre en partie ce problème, ne pourrait-on pas commencer par étendre à d'autres langues le dispositif des enseignements de langue et de culture d'origine, ou ELCO ?
Le 17/02/2019 à 16:26, Laïc1 a dit :
Il faut surtout supprimer de l'école publique le dispositif ELCO. En effet il il est inadmissible que les professeurs ou les directrices d'école demandent aux élèves de quelle origine ils sont pour ensuite les orienter vers telle ou telle langue : n'oublions pas que la constitution stipule que les citoyens sont égaux sans distinction d'origine et qu'il est donc inadmissible, intolérable, illégal de demander aux élèves leur origine pour ensuite les orienter vers telle ou telle langue. Je sais bien que l'école de la republique n' en a strictement rien à faire de la constitution ni des valeurs de non-discrimination qu'elle véhicule, mais quand même elle pourrait faire un petit effort, c'est son travail n'est-il pas ?
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