Madame Bannier, je vous remercie pour cette question, qui fait le lien avec des questions précédentes. Nous voyons bien ce soir que la question de l'attractivité du métier d'enseignant est centrale, à juste titre : il n'y a pas de système scolaire sans que le métier de professeur ne soit en son centre.
J'ai dit précédemment que les systèmes scolaires étrangers qui fonctionnaient le mieux étaient ceux reposant sur la confiance. Cela correspond aussi à un système où le professeur est placé au centre, la fonction professorale étant bien rémunérée et bénéficiant d'un réel prestige social.
En la matière, ce n'est donc pas un facteur unique qui permettra de rebondir, mais une pluralité d'éléments qui créeront un climat. Je suis évidemment très mobilisé pour créer ce climat, d'abord par le discours ministériel. Ma première action, comme ministre de l'éducation nationale, a été d'exprimer ma confiance envers les professeurs de France : mon message à la société française, c'est ce respect envers les professeurs. Les enquêtes montrent que les professeurs sont respectés : la société française les aime, bien que ceux-ci se sentent parfois mal-aimés.
Nous avons à changer cet état d'esprit. Cela passe par des mesures visant le climat scolaire. Certains professeurs vivent mal certaines ambiances qui peuvent exister dans notre système. Comme vous le savez, j'ai pris des mesures en matière de sécurité et de respect des règles.
Nous avons aussi à traiter de sujets concernant le recrutement – je n'y reviendrai pas car ils ont été assez abondamment discutés ce soir.
Des problématiques de rémunération se posent aussi, que nous devons envisager dans une perspective pluriannuelle.
Nous avons enfin à régler des questions statutaires, au sens strict du terme. Vous avez évoqué la question des agrégés. Pour une gestion rationnelle de notre système, nous devons concentrer ceux-ci, notamment dans les lycées. Cela fait partie des évolutions souhaitables, y compris pour créer un plus grand lien entre le lycée et l'université, dans une vision orientée sur le lycée et la licence, qui correspond aussi à certaines des politiques que nous sommes en train de mener.
Comme vous le voyez, c'est donc un tout, qui suppose une vision partagée entre les plus de 850 000 professeurs de France et leur institution. Tel est le chemin que nous prenons.