J'ai interrogé des sages-femmes d'Amiens, dont l'une m'a expliqué que sa promotion 2017 comptait trente-cinq étudiants au début et dix-neuf à la fin, dont dix seulement sont entrés à l'hôpital ou en clinique. Quatre d'entre eux ont fait un burn-out. Donc, sur les trente-cinq étudiants du départ, six pratiquent des accouchements en clinique ou à l'hôpital, dans les services de maternité.
Les mesures prévues par votre texte commenceront à prendre effet en 2023 et aboutiront en 2027. Comment faire pour stopper cette hémorragie dès maintenant ? J'entends que des hausses de salaires sont prévues, mais il reste beaucoup à faire contre le mal-être des étudiantes – je les désigne au féminin, parce qu'il s'agit massivement de femmes – et des sages-femmes. Que faire pour qu'il ne faille pas trente-cinq personnes au départ pour en avoir quatre à l'arrivée ? Même sur un plan économique, c'est une gabegie. Sur le plan social, j'ajoute que ces personnes perdent leur vocation en cours de route. Que faisons-nous pour panser maintenant cette plaie ?