Avouez que la schizophrénie du « en même temps » est difficile à admettre pour ceux qui n'en sont pas adeptes. Dans un même groupe, vous affirmez une chose puis son exact contraire. Il faut que tout vienne de vous. Nous en prenons acte – les électeurs aussi.
Lorsqu'il s'agit de voter un rapport, a fortiori lorsqu'un des rapporteurs vient de chez vous, il constitue un travail remarquable. Mais lorsqu'on vous présente une proposition de loi qui en reprend le contenu, vous trouvez toutes les raisons du monde pour la rejeter. Il y a fort à parier que si ce même texte, ces mêmes articles, ces mêmes mesures, issues du même rapport, étaient défendus par un député de la majorité – un des vôtres –, vous applaudiriez. Voilà la réalité.
Tous les orateurs ont rappelé le diagnostic sur l'emploi des seniors. Tous, nous déplorons la marginalisation durable dont ils sont victimes sur le marché de l'emploi. Tous, nous avons dénoncé le fait qu'ils ne semblent pas bénéficier de la relance. Alors qu'attendons-nous pour passer aux actes concrets, pour passer des constats aux actes ?
L'examen en commission des affaires sociales a consisté, pour la majorité présidentielle, à opérer une profonde dénaturation de la proposition de loi de notre collègue. Ce procédé est certes devenu habituel sous cette législature, mais il est toujours très déconcertant, puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'altérer considérablement la substance d'un texte et de le faire adopter dans une version qui échappe totalement à son auteur, au point que bien souvent, il n'en veut plus lui-même. Vous avez vidé le texte de tout son contenu, au point que nous nous demandons si nous devons le voter ou non. Nous regrettons le comportement de cette majorité sur un texte qui aurait dû faire consensus, tant son sujet est prégnant dans notre pays.