Tout d'abord, je remercie l'Assemblée d'avoir adopté la proposition de loi de Valérie Six.
Notre groupe a tenu à présenter une proposition de résolution au sujet du génocide kurde, qui nous semble devoir être reconnu. Nombreux sont nos compatriotes qui ont pris connaissance de l'existence des Kurdes grâce aux combats qu'ils ont menés à nos côtés, courageusement – et souvent à notre place – contre les combattants de l'État islamique en Irak et en Syrie. Il est vrai que l'histoire des Kurdes, à la fois riche et complexe, et leur répartition à travers la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran, ne facilitent pas la compréhension de ce peuple. Les Kurdes ont cette particularité, comme le disait très justement Pierre Vidal-Naquet, d'être les grands oubliés de l'histoire, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, et de constamment venir au second rang dans la conscience des nations.
J'en veux pour preuve les promesses non tenues du traité de Sèvres de 1920, qui devait permettre la constitution d'un État kurde indépendant.
J'en veux pour preuve le soutien apporté à Saddam Hussein par une bonne partie de l'Occident dans sa guerre contre l'Iran alors que son régime avait déjà commencé des actions génocidaires à l'encontre des Kurdes.
J'en veux enfin pour preuve le sort de nos alliés kurdes de Syrie, lâchement abandonnés par les États-Unis, dans le silence général, et les représailles et les massacres commis par la Turquie, soi-disant notre alliée, et par ses supplétifs – souvent issus de Daech.
Par cette proposition de résolution, le groupe UDI et indépendants entend modestement ramener les Kurdes dans la lumière en faisant connaître et reconnaître les horreurs et le génocide qu'ils ont subis en Irak, notamment entre mars 1987 et avril 1989.