Intervention de Jean-Pierre Door

Séance en hémicycle du lundi 29 novembre 2021 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Je m'exprime aujourd'hui devant vous pour la vingtième et dernière fois sur un PLFSS, au terme d'un examen express qui relève d'une parodie parlementaire. Les délais qui nous ont été imposés pour l'examen de ce budget de la sécurité sociale de près de 600 milliards d'euros sont déraisonnables. Votre majorité en est réduite aujourd'hui à valider un budget déjà dépassé et inquiétant.

Vous prétendiez présenter, dans ce PLFSS pour 2022, une trajectoire de sortie de crise d'après-covid, mais l'on fait état d'une nouvelle vague épidémique fulgurante… À peine allons-nous voter sur le PLFSS que la question de la pertinence du montant de la provision inscrite pour une possible reprise épidémique se pose. Ce montant suffira-t-il à l'adaptation des mesures destinées à freiner la cinquième vague ?

Concernant ce PLFSS pour 2022, nous avons précédemment manifesté notre accord concernant des dispositions ayant fait l'objet d'un consensus entre les deux assemblées, mais au vu des débats en nouvelle lecture dans notre Assemblée, le Sénat a pris acte des désaccords politiques de fond sur les dispositions restant en discussion. C'est pourquoi il a adopté la question préalable.

Les principales propositions que nous avons faites, comme celles qui avaient été adoptées par le Sénat, sont bel et bien balayées. Le débat est verrouillé et c'est une très curieuse conception du bicamérisme que vous faites prévaloir.

Les mesures de rattrapage du Ségur ne suffisent pas à enrayer le départ des soignants de l'hôpital public. Selon l'alerte émise par le Conseil scientifique, 20 % des lits en moyenne seraient fermés dans les hôpitaux français. Bien que contestant ces chiffres, le ministre de la santé admet néanmoins un manque de soignants et une augmentation du nombre de postes vacants. C'est la triste réalité, la crise sanitaire n'a fait qu'augmenter l'épuisement et le découragement du personnel.

Notre système de santé va mal et vous avez renoncé aux réformes. Avec la loi « ma santé 2022 », vous prétendiez pompeusement revoir de A à Z le fonctionnement du système de santé. Nous sommes presque à l'échéance et depuis trois ans, l'hôpital est en état de crise continue. Vous ne lui donnez guère de perspectives, or il est urgent d'agir.

Que dire de la médecine de ville, qui est aux abois ?

Que reste-t-il de la politique familiale, alors que le taux de natalité continue de décroître ? Nous déplorons aussi le transfert de la branche famille vers les autres branches.

Quant à la vieillesse, la revalorisation des pensions de retraite de base et complémentaires est insuffisante pour compenser l'inflation. La réforme des retraites est enterrée – elle constituait pourtant une promesse de campagne de M. Macron et une priorité absolue selon lui.

Enterrée aussi la loi sur l'autonomie et le grand âge.

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