Intervention de Jean-Baptiste Lemoyne

Séance en hémicycle du lundi 29 novembre 2021 à 16h00
Association de taïwan aux travaux des organisations internationales — Discussion générale

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie :

Il en va de même pour le climat ou les transports, ainsi, naturellement, que pour le crime organisé, qui ne connaît pas de frontières : à toutes ces questions, les réponses collectives sont indispensables.

S'agissant de la santé, les chiffres parlent d'eux-mêmes : Taïwan a combattu l'épidémie avec succès et son expérience peut intéresser l'ensemble de la communauté internationale à l'heure où nous devons œuvrer ensemble contre la pandémie de covid-19. Le président Bourlanges l'a rappelé : Taïwan a su tirer les leçons de l'épidémie de SRAS à laquelle elle avait été confrontée en 2003, et répondre dès les premiers signes de l'apparition du SARS-CoV-2.

Comme l'a rappelé Jean-Yves Le Drian lui-même, dans cet hémicycle même, la France est donc favorable à la participation de Taïwan aux réunions de différents organismes internationaux, dont l'OMS. Tous les acteurs internationaux doivent prendre part à la lutte contre la pandémie. Nous continuerons donc de plaider pour que Taïwan soit associé aux travaux de l'OMS, à titre national, et nous encouragerons cette participation au niveau européen, en pleine coordination avec nos partenaires.

Cela ne doit toutefois pas devenir, à mon sens, un enjeu politique. Il s'agit seulement de répondre aux intérêts objectifs de la communauté internationale. C'est dans cet esprit que la France s'exprime.

Pour fonctionner de façon optimale, ces organisations ont besoin, je le redis, d'une approche inclusive, condition sine qua non pour progresser sur la voie d'un multilatéralisme efficace et solidaire, qui apporte des solutions concrètes aux grands défis du monde.

Le multilatéralisme n'est pas la collection de plusieurs « altermultilatéralismes » – car on voit bien la tentation qui peut exister ici et là de construire d'autres systèmes prétendument multilatéraux, mais qui ont pour objectif de contourner le système multilatéral.

Permettez-moi de dire quelques mots de l'évolution de la situation dans le détroit de Taïwan, que vous avez été nombreux à évoquer. Nous la suivons naturellement avec la plus grande attention. Les incursions militaires dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan se sont multipliées depuis l'an dernier, au point de devenir quasi quotidiennes. Clairement, on peut craindre des incidents, voire des dérapages, une escalade, des tensions, dont les répercussions pourraient être considérables.

La France est pleinement membre de cet espace de l'Indo-Pacifique. J'étais il y a deux jours à La Réunion, où la France présidait le conseil des ministres de la commission de l'océan Indien. Oui, la France est aussi ce pays-monde, présent dans l'océan Indien et dans cet espace indo-pacifique ; notre implication va croissant, puisque nous avons été acceptés comme membre de l'Association des États riverains de l'océan Indien (IORA).

En tant que puissance de l'Indo-Pacifique, la France ne peut qu'être très préoccupée par la situation dans le détroit de Taïwan, que nous suivons de près, notamment à l'occasion du passage dans la région de navires français ; au mois d'octobre, ce fut le cas du bâtiment Dupuy de Lôme. Nous manifestons ainsi notre attachement au droit international et à la liberté de navigation.

La stabilité dans le détroit est essentielle pour la sécurité de toute la région. C'est la raison pour laquelle nous réprouvons toute tentative de remise en cause du statu quo, toute action susceptible de provoquer un incident qui conduirait à une escalade.

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