Si la loi présentée par Simone Veil a introduit une clause de conscience spécifique à l'IVG, la clause de conscience générale s'applique aussi aux avortements, de sorte que les médecins n'ont besoin d'invoquer la clause spécifique. Les mots ont un sens et, si je comprends parfaitement l'idée de supprimer la clause de conscience spécifique à l'IVG, je me fais le porte-parole de médecins très engagés dans l'accompagnement des femmes qui avortent, y compris tard. Selon eux, mieux vaut qu'une femme soit prise en charge par des médecins engagés dans cette démarche et à même de les recevoir dans de bonnes conditions, plutôt que de forcer la porte de médecins qui ne les recevront pas forcément dans les meilleures conditions.
C'est un débat éminemment complexe, éthique, et mes mots vous laissent entendre là où me porte mon inclinaison naturelle. Néanmoins, je le répète, le Gouvernement, qui souhaite laisser la discussion se dérouler de façon sereine et engagée, émettra un avis de sagesse sur l'ensemble de la proposition de loi.