C'est un honneur de défendre une nouvelle fois devant vous, en ma qualité de rapporteure, l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse. L'avortement n'est pas une exception, une erreur de parcours ou un échec ; c'est une solution pour toutes les femmes qui souhaitent mettre fin à une grossesse. Depuis 1974, dans cet hémicycle, où résonnent encore les mots de Simone Veil, nos prédécesseurs ont fait avancer ce droit et, ce faisant, ont permis à notre société de dépasser l'époque d'avant 1975.
Pourtant lointaine, qu'elle semble proche, cette époque ! Il y a quelques semaines, une femme est morte, en Pologne, parce qu'un hôpital a refusé de pratiquer l'IVG qu'elle demandait. Ne pas baisser la garde quant à l'effectivité du droit fondamental qu'est l'avortement : tel est l'objet de la présente proposition de loi, que je défends depuis plus d'un an. Initialement articulé autour de deux articles, ce texte a été considérablement enrichi en première lecture, grâce à une mobilisation transpartisane, que je tiens une nouvelle fois à saluer. Il comporte sept articles de fond et des mesures qui, en plus d'être concrètes, permettent une nette évolution des mentalités.
L'article 1er vise à allonger le délai légal de l'IVG de douze à quatorze semaines de grossesse. Si vous avez à maintes reprises entendu mes arguments en sa faveur, le Comité consultatif national d'éthique, saisi sur ce sujet par le Gouvernement lors de la première lecture, a rendu son avis en décembre 2020 : « Il n'existe que peu, voire pas de différence de risque pour la femme avortant entre douze et quatorze semaines de grossesse. »