Cette proposition de loi peut certes susciter l'adhésion ou le rejet, mais elle exige un débat apaisé et non des propos caricaturaux comme ceux que vient de tenir l'auteur de la motion de rejet préalable.
Par définition, un député qui dépose une motion de rejet préalable refuse de débattre du texte sur lequel porte cette motion. Comment expliquer, dès lors, que M. Son-Forget ait, à plusieurs reprises, appelé au débat ? Pourquoi alors avoir déposé une motion de rejet préalable ? Cette simple incohérence conduira le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés à voter contre la motion de rejet préalable.
Sur le fond, pourquoi l'Assemblée doit-elle débattre de la proposition de loi ? Parce que, dans notre pays, aujourd'hui, des femmes ont des difficultés à recourir à une IVG. Les raisons de cette situation sont multiples – manque d'information, nombre insuffisant de médecins, accès difficile aux structures – et nous allons en débattre. En tout état de cause, nous avons le devoir de répondre à l'appel des femmes, qui ont le droit de décider si elles veulent donner la vie ou non. Un enfant représente un engagement à long terme. On ne doit pas devenir mère parce qu'on n'a pas eu accès à l'avortement.
Nous nous honorerons, ce soir, à ouvrir le débat dans l'hémicycle et à échanger sereinement entre nous. Notre pays attend que cette discussion ait lieu.
Les députés du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés se prononceront librement sur la proposition de loi, mais ils rejetteront la motion de rejet préalable, qui n'en est pas une et qui a simplement servi de tribune à son auteur.