Lorsqu'elles sont réalisées à l'étranger, on ne dispose pas d'un grand fichier des pratiques illégales. Madame la députée, admettez que les gens ne déclarent pas dans un grand grimoire ce qu'ils ont fait à l'étranger alors qu'ils n'avaient pas le droit de le faire dans leur pays. Il s'agit d'estimations, et les plus rigoureuses se trouvent dans le rapport du CCNE que, j'en suis sûr, vous avez lu. Je ne comprends pas pourquoi vous posez la question : je sais que vous travaillez le fond des sujets. Nous ne sommes pas d'accord sur les analyses et les interprétations que vous faites, mais je sais que vous travaillez. Selon ce rapport, 1 500 à 2 000 avortements tardifs – au-delà des douze semaines – sont réalisés à l'étranger. Peut-être faudrait-il en ajouter quelques-uns qui, comme vous l'avez assez justement dit, sont transformés en interruptions médicales de grossesse. Nous avions eu un débat sur l'interruption médicale de grossesse tardive pour raisons psychosociales et je ne crois pas que vous étiez favorable à cette option-là non plus. Dire que les femmes n'ont qu'à recourir à l'IVG pour raisons psychosociales alors que vous voteriez contre ce dispositif si on vous demandait votre avis ne me semble pas non plus tout à fait crédible.