Monsieur le Premier ministre, hier, le Président de la République s'est déplacé à Calais, afin de prendre le pouls de ce territoire devenu malheureusement, au fil des ans, le symbole de la faillite de la politique migratoire française. Malheureusement, au lendemain de ce déplacement, les questions des habitants de Calais et du Calaisis demeurent nombreuses, et pour certaines sans réponse.
Depuis vingt ans, nous avons vu défiler candidats, ministres et présidents de la République, tous animés de la même volonté jamais suivie d'effets. Il n'est plus suffisant de saluer le courage des habitants, des acteurs économiques et des élus. Il n'est plus suffisant de soutenir nos forces de l'ordre et nos pompiers qui remplissent quotidiennement leur mission avec exemplarité, alors qu'ils sont pris en étau entre les violences qu'ils subissent et les accusations mensongères dont ils sont injustement la cible.
Monsieur le Premier ministre, par-delà les discours fermes, auxquels je souscris pleinement, j'attends avant tout des actes concrets. Demain, chaque migrant qui s'introduira illégalement dans le port de Calais ou dans l'enceinte du tunnel sous la Manche, détériorera les marchandises transportées dans les camions, érigera sur la rocade portuaire des barrages de branchages enflammés, de traverses de chemins de fers ou de blocs de béton et agressera les forces de l'ordre en leur lançant des projectiles fera-t-il enfin face à la justice pour être sanctionné pénalement ?
Demain, chaque migrant illégalement présent sur le territoire se verra-t-il obligé de fournir ses empreintes digitales afin que nous puissions appliquer le droit ? Demain, chaque migrant illégalement présent à Calais pourra-t-il continuer à refuser une proposition de transfert en centre d'accueil et d'examen des situations ? Concrètement, monsieur le Premier ministre, mes concitoyens désirent savoir si votre gouvernement considère qu'il est normal que 500 à 1 000 migrants errent toujours à Calais et dans le Calaisis !