Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du mardi 30 novembre 2021 à 21h30
Renforcement du droit à l'avortement — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Effectivement, Giscard ne disposait pas d'une majorité, c'est pourquoi, sans les voix de la gauche, qui ne faisait pas partie de la majorité, jamais la loi dite Veil n'aurait été adoptée. Merci de ne pas réviser l'histoire, c'est un fait.

Le droit à l'avortement est un combat du XXe siècle, mais un combat qui n'est pas terminé. Le droit effectif à l'avortement est menacé dans les faits, notamment parce que les délais constituent un obstacle et que la consultation d'un gynécologue ou l'accès à un centre d'IVG à temps sont en réalité difficiles. C'est pourquoi je suis heureuse que nous ayons pu débattre aujourd'hui de cette proposition de loi : il est important que tant les femmes qui ont les moyens de partir à l'étranger pour avorter que celles qui ne les ont pas, puissent le faire en France, afin de ne pas se retrouver avec un enfant qu'elles n'ont pas désiré, en raison du dépassement du délai de recours à l'IVG. Choisir sa maternité doit être un droit ; nous avons la responsabilité d'en garantir l'effectivité. C'est pourquoi allonger de deux semaines le délai pour avorter en France, c'est œuvrer pour l'égalité et pour l'émancipation des femmes.

Depuis tout à l'heure, la droite insiste sur le fait que l'avortement est un acte terrible, qui constitue un traumatisme. Qui dira ici que l'avortement n'est pas souvent un traumatisme ? C'est l'évidence, nous le savons. Mais notre rôle de législateur, si nous considérons les femmes, c'est précisément de les aider à pouvoir avorter avec le moins de difficultés, de culpabilité et d'angoisse possible. Telle est notre responsabilité, si nous décidons que l'émancipation des femmes est le cœur de notre ambition politique. Étant animés par cette ambition politique, nous devons réduire la culpabilité et l'angoisse ressenties et résoudre les difficultés pour avorter.

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