Je citerai aussi la publication de ressources et de guides destinés au personnel, aux élèves et à leurs familles, répertoriés sur la page « Non au harcèlement » du site education.gouv.fr. C'est évidemment très important : pour lutter contre le harcèlement, pour mieux identifier le phénomène des harceleurs, nous avons besoin d'une complicité entre l'école et les familles et que ces dernières soient responsabilisées.
Nous avons également renforcé la coopération internationale. En novembre 2019, la France a, à mon initiative, organisé avec l'UNESCO la première conférence internationale sur le sujet, ce qui a conduit à la publication conjointe de recommandations scientifiques pour la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement. Le phénomène étant mondial, il suppose en effet un partage des bonnes pratiques entre différents pays et, s'agissant du cyberharcèlement, une responsabilisation des plateformes des réseaux sociaux.
De même, en novembre 2021, la France a participé à la deuxième conférence, organisée cette fois par le Mexique. Nous avons besoin, en la matière, d'une communication avec l'ensemble des sociétés à l'échelle du monde. C'est d'ailleurs en lien avec le Maroc et le Mexique que notre pays a été à l'initiative de la journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, désormais célébrée sous l'égide de l'UNESCO.
Je soulignerai enfin l'importance du programme PHARE : il s'agit du premier programme complet de lutte contre le harcèlement scolaire entre élèves. Depuis la rentrée 2021 et après une expérimentation probante menée dans six académies, nous nous acheminons vers sa généralisation à toutes les académies, c'est-à-dire dans toutes les écoles et tous les collèges de France.
Ce programme s'inspire de ce qui se fait de mieux au monde – en particulier dans les pays scandinaves –, notamment du programme finlandais KiVa. Concrètement, il s'agit de doter chaque école et chaque établissement d'un plan de prévention et d'action pour mesurer la qualité du climat scolaire, d'informer sur les phénomènes de harcèlement, de former une communauté protectrice de professionnels, de personnels et d'élèves, d'intervenir efficacement dans les situations de harcèlement, d'associer les parents et les partenaires et de communiquer sur le programme, de mobiliser les instances de démocratie scolaire – le conseil de vie collégienne (CVC), le conseil de vie lycéenne (CVL), le comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement (CESCE) –, d'évaluer l'impact de ces actions et de mettre à disposition, à l'aide d'une plateforme dédiée, les ressources disponibles en la matière.
Ce programme sera efficace s'il suscite la mobilisation de la communauté éducative – et c'est le cas : nous en observons déjà les premiers effets significatifs sur le climat scolaire. Je crois beaucoup, en la matière, à la contagion des bonnes pratiques. Au moment même où nous parlons, il existe en France des écoles et des établissements où il n'y a pas de harcèlement scolaire. Il est donc possible qu'il en soit de même partout.