Nous sommes tous d'accord pour dire que le harcèlement scolaire est un fléau. Il est par ailleurs de notre devoir de législateur de pallier les lacunes de la loi dès que nous le pouvons ; nous le devons à toutes les victimes et à leurs familles. Le présent texte nous en donnant l'occasion, notre groupe, comme l'a très justement rappelé notre collègue Emmanuelle Anthoine, a pris ses responsabilités. Nous mesurons en effet les conséquences du harcèlement scolaire sur les enfants qui en sont l'objet, parfois pour la durée de leur vie. Les sanctions doivent être à la hauteur des drames qui surviennent dans nos écoles et dans nos foyers.
De la même façon, la prévention a toute sa place dans le dispositif – c'est d'ailleurs, monsieur le ministre, le premier élément du triptyque que vous avez évoqué. Je tiens à cet égard à rappeler la responsabilité des parents dans l'éducation qu'ils donnent à leurs enfants. L'éducation nationale porte peut-être mal son nom, car l'école de la République doit avant tout instruire. Nous avons à ce sujet une divergence sur le fond avec nos collègues de l'autre côté de l'hémicycle, qui ont pour slogan « aucun coupable et tous responsables ». Je me refuse à adopter cette vision des choses, dont nous savons où elle conduit.
Comme pour toute loi, l'efficacité du présent texte résidera néanmoins dans son application. Nous serons donc attentifs quand viendra le temps de l'évaluation.
Enfin, certaines questions restent sans réponse. Je pense par exemple à la remarque de notre collègue Annie Genevard sur l'exclusion du harceleur de l'établissement, plutôt que du harcelé, ou encore à la question de l'efficacité de l'obligation, pour les plateformes, de modérer leurs contenus. Comme cela a été dit, le texte est encore perfectible et j'espère que nous pourrons faire œuvre commune. Dans le contexte de révolution numérique que nous connaissons, dans lequel les enfants sont toujours plus vulnérables aux écrans et à leurs effets, ce texte nous le permet : saisissons cette occasion. Monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, vous me connaissez, je ne suis pas toujours d'accord avec vous ; mais aujourd'hui, sachez pouvoir nous compter à vos côtés.