Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 15h00
Questions sur l'enseignement du premier degré

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Madame Charrière, cette question est cruciale puisqu'elle conditionne la réussite scolaire future de l'enfant. Je le répète souvent, la première des inégalités est celle devant le langage puisque deux enfants arrivant en petite section de maternelle sont déjà en situation d'inégalité compte tenu du vocabulaire qu'ils ont pu acquérir dans leur vie familiale. Il appartient évidemment à l'école de la République, voire aux institutions de la République, d'y remédier. C'est pourquoi l'école maternelle doit être une école de l'épanouissement et du langage. C'est le sens premier du travail confié aux futures Assises de l'école maternelle.

Mais comment y arriver ? La scolarisation à deux ans est une piste intéressante, qui a été creusée à différents moments de notre histoire scolaire récente – vous avez d'ailleurs rappelé qu'un progrès, de l'ordre d'1 point, a été réalisé lors du précédent quinquennat. Cependant, une étude très récente de France stratégie relativise l'intérêt de la scolarisation à deux ans. Pour ma part, je pense qu'il faut faire preuve d'un grand pragmatisme. Il est exact qu'à ce stade, nous ne voyons pas d'effet particulier, mais on ne saurait pour autant tourner le dos à cette politique.

En tout cas, on ne peut pas tout miser sur la scolarisation à deux ans. Il faut d'abord veiller à ce que la totalité ou la quasi-totalité des élèves de France puissent effectivement bénéficier d'une scolarisation à trois ans. Ensuite, de façon très pragmatique, il sera possible d'encourager, au cas par cas, la scolarisation à deux ans ou d'autres formules en faveur d'une plus grande égalité.

Par ailleurs, je discute de ces sujets avec ma collègue Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, puisque ces questions renvoient aussi à ce qui se passe en crèche et, plus généralement, à la politique de la petite enfance, de zéro à trois ans. À mes yeux, cette piste est encore plus importante, même beaucoup plus importante, que la scolarisation à deux ans. La complémentarité entre les politiques menées, d'une part, de zéro à trois ans, et, d'autre part, de trois à six ans doit être l'objectif principal du travail que nous allons effectuer dans un cadre interministériel.

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