Avant d'aborder l'article 4, qui crée un nouveau délit et durcit les peines, je veux m'exprimer sur les phénomènes de violence à l'école, notamment le harcèlement scolaire. On a tous connu les moqueries, les clans, les bizutages ; cela n'a rien de nouveau, mais cela prend un caractère tragique et massif, on ne peut pas le nier. Le président Macron a dit un jour que l'école était le miroir de la société en même temps que le lieu où se fabrique celle de demain. Je retiens la première formule : l'école est le miroir de la société. Dans une société violente, les enfants – car il s'agit bien d'enfants – sont violents. Une éditorialiste devenue célèbre a dit, pour sa part, que l'école devrait être l'antidote de la société. Elle ne l'est pas. Les enfants se construisent dans cette société, dans une ambiance violente. Pour y remédier, est-ce une bonne idée de créer un délit et d'instaurer des peines sévères ? N'est-ce pas au contraire alimenter la violence sans jamais résoudre à la racine ce qui la produit ? Je vous pose cette question sérieusement car la jeunesse est malade. Comment un enfant peut-il être à ce point violent ? L'école doit être un antidote à cette violence, et la réponse n'est pas forcément de punir plus.