Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 15h00
Questions sur l'enseignement du premier degré

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Monsieur Breton, votre question soulève de nombreux sujets, auxquels je ne suis pas certain de répondre totalement en deux minutes.

La question de l'évaluation est évidemment centrale pour toutes les politiques publiques, a fortiori pour celle de l'éducation. Effectivement, nous considérons les différents systèmes étrangers qui fonctionnent bien comme des éléments de stimulation, qu'il convient de regarder ; d'ailleurs, la comparaison des systèmes éducatifs nationaux dans le cadre des évaluations est un vecteur de progrès pour notre propre système.

À peine nommé ministre de l'éducation nationale, j'ai commandé aux inspections générales un rapport sur leur propre évolution. J'y ai associé l'ancienne doyenne de l'inspection générale d'Écosse, administration réputée pour son efficacité. Les conclusions de ce rapport me seront remises dans quelques jours, et je m'en servirai pour engager une évolution des deux inspections générales de l'éducation nationale en France. Celle-ci sera guidée par l'idée de constituer une inspection chargée de l'évaluation et une inspection chargée de la construction ; autrement dit, il faut sortir d'un système marqué par la prééminence du contrôle, au détriment de l'évaluation.

Je parle en permanence d'« école de la confiance » : c'est autour de cette notion de confiance que nous devons faire évoluer la mission d'inspection, tant à l'échelle locale, pour nos inspections régionales, qu'à l'échelle nationale. Concrètement, cela signifie que, dans le futur, les inspections joueront un rôle d'accompagnement des écoles et des établissements dans l'élaboration puis dans l'application de leurs projets éducatifs, de plus en plus autonomes et personnalisés, dans une logique de confiance mais aussi, en fin de période, d'évaluation. Tel est l'esprit général des évolutions futures.

En matière d'évaluation, mon ministère est doté d'institutions solides. Nous avons conservé le CNESCO – Conseil national d'évaluation du système scolaire – , créé par la loi de 2013, qui gagne en scientificité. Quant à la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, elle fournit de bonnes statistiques et jouit d'une bonne reconnaissance. C'est en consolidant le travail de ces institutions renouvelées et rénovées que nous mettrons en place une culture de l'évaluation de notre système.

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