L'article 4 est nécessaire parce que la violence a changé. Avant, elle était visible : on a tous connu des harcèlements, mais ceux-ci pouvaient être détectés. Aujourd'hui, elle nous suit et elle suit nos enfants constamment, même quand ils quittent l'école pour rentrer chez eux, notamment à travers les réseaux sociaux. Il faut donc voter cet article, et je remercie notre collègue Balanant de l'avoir impulsé. Cette souffrance qu'endurent nos enfants, ils la vivent, au fond d'eux-mêmes, jour et nuit. Certes, responsabiliser un enfant au moyen d'une amende n'est pas la solution idéale ; mais cela peut aussi responsabiliser les parents et les pousser à se demander s'ils n'abritent pas sous leur toit un enfant harceleur. C'est une façon de leur dire : attention, le pire est à craindre.
Le pire, ce sont ces parents – mères et pères – qui trouvent leur enfant sans vie. Je pense aussi à celles et ceux qui trouvent leur enfant avec juste encore un peu de vie. Ces parents découvrent tout ; l'électrochoc, c'est de comprendre qu'ils n'étaient au courant de rien, qu'ils n'ont rien vu. Je peux vous assurer que ce moment est très difficile. Donc oui, cet article est nécessaire. Bien sûr, on ne doit pas tout faire reposer sur la sanction de l'enfant ; mais si cela contribue à la responsabilisation collective, si cela rend le harcèlement visible – c'est essentiel et nécessaire –, si cela aide à prendre conscience du problème, alors on aura gagné, pour nos enfants. Si cet article peut aider celles et ceux qui souffrent du harcèlement,…