Monsieur Aubert, votre question est importante et comporte plusieurs dimensions. En premier lieu, je ne voudrais pas opposer la maîtrise du français à celle des langues étrangères. De façon générale, la maîtrise du français est bien entendu notre priorité : lire, écrire, compter et respecter autrui est, je le répète, au coeur de la politique que nous avons à mener.
Comme vous l'avez dit, j'opère un constat vigilant de la situation actuelle – d'où l'ensemble des politiques menées à l'école primaire.
La maîtrise du français est donc évidemment au coeur de nos politiques et l'apprentissage d'une langue étrangère est un élément positif au service de l'apprentissage du français. Il est en effet démontré, en termes pédagogiques et cognitifs, que le fait d'apprendre une autre langue sert à l'apprentissage du français.
Un autre enjeu est celui des conditions de cet apprentissage d'une autre langue. La France a connu des progrès en la matière à l'intérieur de l'école de la République, avec notamment la généralisation de l'apprentissage d'une première langue vivante. C'est évidemment, je vous l'accorde bien volontiers, la modalité la plus souhaitable.
Quant au dispositif ELCO, dont vous avez rappelé rapidement la dimension historique, il peut avoir parfois, il est vrai, un caractère un peu obsolète par rapport aux évolutions de notre situation.
La question est très différente selon les langues concernées, mais il s'agit à chaque fois de langues vivantes très importantes, à l'enseignement desquelles nous devons veiller dans notre pays – c'est vrai du portugais, de l'espagnol, de l'arabe ou du turc, pour citer les exemples les plus connus.
Nous devons donc veiller à cet apprentissage des langues. Puisqu'il relève de conventions internationales, les évolutions nécessaires prendront du temps et je ne suis pas en mesure de vous annoncer des mesures nouvelles. Il est toutefois certain qu'une réflexion est ouverte en la matière, afin d'assurer l'enseignement de ces langues à l'intérieur de l'école de la République et la possibilité d'éliminer les éventuelles dérives que vous avez pu constater, au moyen notamment de mécanismes de contrôle renforcés. Ce sont là des choses que nous ferons à court terme.
À plus long terme, la politique à poursuivre sera surtout celle d'une généralisation de l'enseignement des langues vivantes à l'intérieur de l'école, et c'est ce que nous ferons.
Le 19/01/2018 à 18:28, Laïc1 a dit :
L'enseignement des langues communautaires ne doit pas être autorisé à l'école primaire. Cet enseignement incite en effet au communautarisme, au repliement sur soi, ce n'est pas ça l'école de la République, qui doit être une école de l'intégration, et non pas de l'encouragement au repli communautariste.
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