Notre groupe La France insoumise s'abstiendra sur cette proposition de loi car, si le sujet mérite d'être traité, ce ne doit pas être selon les modalités que vous choisissez aujourd'hui, notamment celle de la judiciarisation. En effet, la judiciarisation de la société, tendance de fond que vous avez notée, monsieur le ministre, ne réglera certainement pas ce problème. Vous dites que ce texte pose un jalon, notamment à l'égard des plateformes, mais combien de jeunes risquent, entre-temps, d'être victimes de harcèlement avant que ces plateformes n'évoluent ? Si l'on ne donne pas de moyens pour appliquer le catalogue des mesures sensées qui existent déjà, tout cela est inutile.
J'ai, par ailleurs, entendu évoquer des cours d'empathie, mais quelle empathie y a-t-il dans les politiques actuellement menées ? Quelle empathie à l'égard de nos enseignants, monsieur le ministre ? Comment se traduit l'empathie dans les faits, dans les budgets, dans la valorisation, dans la reconnaissance d'un métier complètement prolétarisé ? Les enseignants ne sont même pas formés pour enseigner, et on voudrait les former par ailleurs ?
Vous le voyez, nous ne pourrons pas régler ce grave problème avec une loi qui se contente de créer un délit spécifique.