…mais il ne faut jamais oublier que cette proposition de loi concerne principalement des enfants. Les mauvais comportements doivent assurément être sanctionnés, mais les sanctions doivent rester proportionnées et couplées avec une pédagogie et un suivi renforcés. Cela vaut du reste aussi bien pour l'agresseur que pour la victime lorsque tous deux sont mineurs, selon l'avis d'experts comme Catherine Blaya, ancienne présidente de l'Observatoire international de la violence à l'école et autrice d'un ouvrage sur cette question.
Le rôle des parents doit également être précisé. Françoise Penent, conseillère technique au rectorat et chargée du dossier du harcèlement à l'académie de La Réunion, notait récemment que les parents ne s'étaient pas emparés des outils qui existent pour faire reculer ces violences. Elle souhaitait dire par là que les parents n'effectuaient pas de signalements à la justice, faute d'y avoir accès et de la connaître. Avant donc de chercher à réprimer plus fortement, ne faudrait-il pas investir dans des créations de postes, dans un réseau de médecine scolaire efficace et dans de nouveaux dispositifs pédagogiques, tout en remédiant au fait que les dispositifs actuels ne sont ni assez connus ni assez utilisés ? Faute d'engagements en ce sens, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine s'abstiendra.