Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 15h00
Questions sur l'enseignement du premier degré

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Madame Magnier, votre question est dense et deux minutes ne me suffiront pas pour en rappeler tous les enjeux. Nous avons voulu, de façon pragmatique, être au service réel de la réussite des élèves. De nombreux discours inexacts sont tenus sur ces questions. S'il est vrai qu'on apprend mieux le matin, il y a aussi un moment de l'après-midi où l'on apprend mieux.

Beaucoup d'acteurs de l'éducation ont constaté, au cours des dernières années, que le passage un peu forcé à la semaine de quatre jours et demi – ce n'était pas une mauvaise chose en soi : l'inspiration était même bonne et intéressante – , la façon dont cela a été fait a, en réalité, plutôt nui aux apprentissages qu'elle ne les a encouragés.

C'est pourquoi nous avons pris une mesure de responsabilité, permettant à chaque communauté éducative, avec la commune, de choisir. Nous sommes donc dans une situation mixte, voulue, dans laquelle nous avons maintenu ce qui va bien et changé ce qui ne va pas : c'est ce que j'appelle le pragmatisme. Bien entendu, nous serons en situation d'évaluer tant la semaine de quatre jours que la semaine de quatre jours et demi.

Toutefois, cela a déjà été fait dans les années 1990 et l'on n'avait alors constaté aucune différence entre quatre jours et quatre jours et demi. C'est pourquoi le débat entre nous tous ne doit pas se focaliser sur cette question. Il y a une sorte de fétichisme sur ce sujet. Pour ma part, j'affiche une grande neutralité : je n'ai jamais encouragé le passage à quatre jours, j'ai simplement fait en sorte que cela soit une possibilité.

À l'intérieur de ce nouveau cadre, choisi – et on sait qu'en matière d'éducation, quand on choisit, cela va déjà beaucoup mieux – , ce sont les enjeux de contenu qui sont importants. Vous avez indiqué quels sont ces enjeux : ils portent sur le contenu scolaire et périscolaire, mais aussi sur la cohérence entre le contenu scolaire et le contenu périscolaire.

L'un des inconvénients de la précédente réforme est d'avoir creusé le fossé entre scolaire et périscolaire. Nous devons, dès la rentrée prochaine, assurer une plus grande cohérence et une plus grande richesse. C'est pourquoi je prépare un « plan mercredi » qui permettra de proposer des activités plus importantes aux enfants le mercredi. Cela pourra résoudre un certain nombre de problèmes, notamment celui du travail des femmes ou des parents en général, et toute une série de sujets sociétaux.

Cela permettra aussi de venir en appui des apprentissages, notamment par l'ouverture culturelle et sportive pour les élèves. Je rappelle que le fonds de soutien pour les communes est maintenu pour les communes restant à quatre jours et demi, leur permettant de maintenir les activités périscolaires.

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