…je me félicite qu'un article en ce sens puisse être débattu dans l'hémicycle. Cette mesure sera bénéfique à tous les Français, ainsi qu'aux médecins, qui pourront davantage respirer.
Puisque nous en sommes à parler des conditions de travail des médecins, beaucoup d'entre eux se plaignent, à juste titre, de consacrer une grande partie de leur temps à la gestion administrative du cabinet et de prendre des risques financiers importants, notamment en début de carrière. De plus en plus de jeunes médecins se tournent ainsi vers le statut de médecin salarié, mais les financements en faveur des centres de santé laissent encore à désirer. L'article 4 de la proposition de loi vise justement à y remédier. Il permettra aux médecins qui le souhaitent de bénéficier d'un statut plus protecteur, de stabiliser leurs revenus et de travailler aux côtés d'autres praticiens de santé. Pour la puissance publique, c'est aussi moins coûteux et plus efficace. Nous soutiendrons cette mesure, bien entendu.
Notre groupe parlementaire, la France insoumise, ne peut que se réjouir de l'article 5, qui reprend une mesure proposée dans notre programme « L'Avenir en commun », à savoir viser l'accès à un hôpital public à moins de trente minutes de chez soi pour tous les Français.
La loi de 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, dite stratégie Ma santé 2022, avait interdit aux hôpitaux de proximité la pratique des actes de chirurgie et d'obstétrique, ce que nous avions dénoncé à l'époque. De nombreux hôpitaux de proximité sont capables de réaliser ces actes, encore faut-il leur en donner les moyens. L'article 6 propose de revenir sur cette disposition afin que les Français aient accès à de véritables hôpitaux de proximité où ils pourront être soignés et accoucher. Les hôpitaux-usines ne font rêver personne ; revenons à des unités hospitalières à taille humaine maillant finement l'ensemble du territoire.
Pour finir, je dirai à ceux qui s'opposeraient à la proposition de loi qu'à force de laisser les inégalités déchirer la société sans rien faire, il ne faut pas s'étonner de recevoir en retour colère et désapprobation. Comme l'a fait observer le démographe Hervé Le Bras, la carte des déserts médicaux se rapproche fortement de celle des gilets jaunes. J'invite nos collègues de la majorité à méditer sur ce point.