Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2018 à 15h00
Questions sur l'enseignement du premier degré

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Monsieur Corbière, votre question a une double dimension : la politique de l'école primaire et la politique de l'éducation prioritaire.

Vous vous inquiétez d'un effet de vases communicants, par une sorte de diminution des moyens pour l'éducation prioritaire qui nous permettrait d'assurer les dédoublements des classes de CP et de CE1. Rien de tel n'est prévu, je tiens à vous rassurer immédiatement. La politique de dédoublement des CP et des CE1 en REP et en REP+ se fera par les moyens supplémentaires que nous avons prévus, comme vous le voyez pour le budget 2018 et comme vous le verrez certainement pour le budget 2019. C'est clairement la pointe avancée d'une politique budgétaire en faveur de l'école primaire.

Cela ne s'accompagne pas d'une diminution des moyens prévus pour l'éducation prioritaire. Cela peut s'accompagner d'une redéfinition territoriale et qualitative. Pour la rentrée 2019, nous avons à redéfinir le territoire de l'éducation prioritaire. Il est normal que l'inspecteur d'académie de Seine-Saint-Denis ait un projet, qu'il a dû vous soumettre. Je n'en connais pas les détails à ce stade, bien entendu, mais il l'a certainement fait sur des bases sociales et économiques – qui sont d'ailleurs a priori plutôt encourageantes, parce que s'il y a diminution du territoire de l'éducation prioritaire, c'est peut-être en raison d'améliorations économiques et sociales en Seine-Saint-Denis, ce à quoi nous aspirons tous et qui correspond aussi à des réalités que parfois nous voyons.

Je ne me prononce pas davantage, ne connaissant pas suffisamment les tenants et les aboutissants de ce document, mais c'est l'occasion pour moi de dire que l'éducation prioritaire n'est pas une définition à vie, heureusement. Parfois, nous devrions faire des cérémonies pour célébrer la sortie de l'éducation prioritaire, parce que c'est le signe que la politique d'éducation prioritaire a réussi. Elle a permis de sortir d'une situation difficile, et je pense que quand nous réfléchirons à l'éducation prioritaire, nous devrons avoir ce genre d'idée en tête : comment, ensemble, nous sortons d'une situation de difficulté sociale, et non pas comment nous pourrions souhaiter la pérenniser.

En tout cas, je veux vous rassurer : aucune diminution des moyens de l'éducation prioritaire n'est envisagée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.