Merci, monsieur le ministre, pour votre franchise. Nous vérifierons concrètement si ce que vous dites correspond bien à la réalité du terrain.
Je pose cette seconde question au nom de Mme Clémentine Autain.
La réforme des rythmes scolaire de 2013 avait été accueillie par notre famille politique comme un nouveau désengagement de l'État envers les communes. Les changements impliqués par cette réforme dans l'organisation des temps de vie de l'enfant, mais aussi des familles, avaient été très profonds.
Et pourtant, une énième circulaire de juillet 2017 est venue régler une bonne fois pour toutes le problème des rythmes scolaires, en autorisant les communes qui le souhaitent à revenir à quatre jours de classe. Cela va surtout entraîner un plan social de 250 000 personnes pour les animateurs et les éducateurs municipaux et associatifs. Après la suppression de près de 23 000 emplois aidés sur 73 000, ces nouvelles coupes vont précariser des jeunes qui se retrouveront démunis sur le marché de l'emploi.
Les collectivités locales doivent de nouveau prendre en charge la coûteuse réorganisation des rythmes scolaires. Il s'agit du deuxième changement en trois ans, et même du troisième en moins de dix ans.
Les parents n'en peuvent plus, eux qui ont déjà modifié leurs rythmes de travail. Monsieur le ministre, il faut arrêter de détricoter les mesures mises en place, car cette circulaire ne règle pas la question du désinvestissement de l'État dans le système scolaire. Elle ne regarde pas la réalité en face : l'école contribue à reproduire les inégalités sociales de la société, alors qu'elle devrait être un des instruments républicains pour les combattre.
L'État devrait garantir l'égal accès de tous les élèves à des enseignements artistiques et sportifs gratuits, un véritable service public des activités périscolaires. Il faut en finir avec la territorialisation de l'éducation nationale. Si beaucoup de villes n'ont pas sauté le pas en 2017, la rentrée 2018 risque de s'avérer beaucoup plus épineuse. Beaucoup de communes repasseront à la semaine de quatre jours pour des raisons financières.
Monsieur le ministre, à quand une véritable concertation sur cette question, afin de garantir une école publique de qualité qui place l'enfant au coeur de ses préoccupations ?