Monsieur Corbière, je voudrais revenir sur tous les termes de votre question.
D'abord, il n'y a évidemment aucun désengagement de l'État en matière scolaire. La première des preuves est évidemment la preuve budgétaire, avec l'augmentation du budget de l'éducation nationale à la prochaine rentrée et, au-delà des enjeux budgétaires, le fait que l'école est très clairement affirmée comme une priorité.
Ensuite, il ne s'agit pas d'une circulaire mais d'un décret. Ce décret n'est pas un énième décret, pour reprendre votre expression : c'est un décret qui va exactement dans le sens que vous souhaitez, celui de la concertation, un décret « liberté et responsabilité » offrant à chaque communauté éducative la possibilité de définir le rythme qui lui convient. Contrairement à des mouvements précédents, l'idée a été de permettre des concertations locales. On me l'a même reproché, parce que ces concertations seraient source de débats difficiles. Le fait est qu'on a joué pleinement le jeu de la concertation pour que chaque communauté éducative définisse ce qui est bon pour elle en fonction de la situation locale.
Lorsqu'une commune passe à la semaine de quatre jours, c'est évidemment suite à cette concertation, à ce consensus. Les enquêtes dont nous disposons montrent d'ailleurs que la population approuve très largement cette mesure. C'est donc bien qu'il y avait une attente sur le terrain en la matière.
Se pose par ailleurs la question des activités et des personnes qui sont employées pour les animer – je suis sensible à ce sujet, que vous avez évoqué. En passant à la semaine de quatre jours, il ne s'agit pas de se laver les mains de ce qui advient ensuite. Comme vous le savez, je suis aussi en charge de la jeunesse et de la vie associative et je souhaite qu'une mobilisation ait lieu en faveur des activités périscolaires : tel est le sens du « plan mercredi » que nous préparons, tel est le sens de la mesure « devoirs faits » prise au collège depuis le mois de novembre, qui permet d'embaucher des personnels, mais aussi des jeunes en service civique. Je tiens à dire, s'agissant de ce dernier, que nous avons terminé l'année 2017 avec de bons chiffres, puisque nous avons rempli nos objectifs : le service civique est aussi au service de la jeunesse de notre pays.
Avec le ministère des sports et celui de la culture, nous prendrons des initiatives interministérielles permettant de renforcer les activités périscolaires, lesquelles ne dépendent pas uniquement des contrats aidés, mais aussi, comme vous le souhaitez sans doute, d'emplois non précaires, car ce sont là des activités importantes.
Le 19/01/2018 à 18:52, Laïc1 a dit :
"D'abord, il n'y a évidemment aucun désengagement de l'État en matière scolaire. "
144 jours de travail scolaire par an pour un enfant français, contre 188 jours pour l'Allemagne, et il n'y a pas de désengagement de l'Etat ? C'est quoi alors ?
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