Je suis favorable aux amendements de suppression de l'article 2. Je connais bien le CESP, c'est une bonne mesure visant à démocratiser l'accès à ces études. Je vous fais part de mon expérience : chaque année, lors de la rentrée scolaire, je me rendais à la fac de médecine, qui se trouve à une heure et demie de ma circonscription, pour parler à tous les étudiants du CESP qui vise à les inciter à s'installer dans les zones sous-denses. Ensuite, lors d'entretiens privés, j'ai rencontré plusieurs élèves auxquels j'ai expliqué que ce contrat ne les engageait qu'à s'installer, à compter de la fin de la formation et pour une durée égale à celle correspondant au versement de l'allocation et supérieure à deux ans, dans une zone sous-dotée. Ces étudiants, pourtant en situation très précaire, ont refusé de conclure ce CESP au motif qu'il serait coercitif.
Il n'y a pas de montée en charge en raison, d'une part, de l'absence de connaissance du dispositif, d'autre part, du refus d'être contraint. Je n'ai pu m'empêcher de montrer mon étonnement à une étudiante en situation précaire qui m'expliquait avoir refusé de conclure un CESP au motif qu'il l'empêchait de s'installer où elle le souhaitait, obligeant de ce fait ses parents à l'aider. On en est là, il faut l'entendre. C'est pourquoi je vous disais en aparté, monsieur Jumel, que nous gagnerions à organiser une concertation élargie, au-delà d'un seul syndicat, à tous les étudiants en médecine.