Monsieur le ministre, mon collègue Julien Aubert vous a posé tout à l'heure une question sur les ELCO, les enseignements des langues et cultures d'origine. Je ne vais pas revenir sur sa question, tout à fait pertinente, et j'ai bien écouté votre réponse.
Néanmoins, je voudrais poursuivre la réflexion et rappeler que c'est le Haut conseil à l'intégration lui-même qui, dans un rapport de 2011, soulignait le risque élevé de communautarisme dont ce dispositif est porteur, communautarisme qui, toujours selon le Haut conseil à l'intégration, est un frein à l'intégration de ces élèves.
Un certain nombre de maires s'inquiètent de ce dispositif, puisque les enseignants « ELCO » ne maîtrisent pas toujours le français et ne sont pas toujours correctement intégrés aux équipes pédagogiques – ce n'est pas toujours le cas, mais cela arrive.
Mes questions sont donc les suivantes.
Pourquoi les cours « ELCO », qui ne sont plus aujourd'hui réservés aux seuls enfants de « travailleurs migrants » dans le but de favoriser le retour au pays d'origine, comme prévu initialement, s'adressent-ils à des enfants de deuxième, voire de troisième génération dont les parents n'ont nullement pour objectif de retourner dans leur pays d'origine ?
Quelles sont les modalités de sélection mises en oeuvre par les ambassades pour choisir les enseignants qui interviennent durant ces cours, et sur le contenu de ces derniers ? Surtout, quelles garanties prend l'État pour s'assurer de la neutralité de ces intervenants et de l'enseignement qu'ils prodiguent ?
Enfin, ne pensez-vous pas, monsieur le ministre, qu'il serait souhaitable de mettre un terme à ce dispositif et de consacrer cet argent public à une véritable politique d'intégration qui passerait par des efforts en direction de ces enfants pour qu'ils maîtrisent mieux la langue, dans la droite ligne de votre objectif qui est de réaliser l'école de l'épanouissement et du langage ?