Intervention de Marc Delatte

Séance en hémicycle du jeudi 2 décembre 2021 à 9h00
Pour une santé accessible à tous et contre la désertification médicale — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Le conventionnement sélectif, tel qu'il est proposé dans cet article, ne permet pas de répondre aux problèmes liés au manque de médecins dans certains territoires. Mauvais diagnostic, mauvais traitement : c'est une fausse bonne idée, typique d'une politique du « il n'y a qu'à, il faut qu'on » qui revient comme un marronnier dans le milieu journalistique, et d'une vision très binaire des problématiques. C'est méconnaître le monde médical, qui s'est investi comme jamais face à la pandémie. S'il s'agissait de la bonne recette, nous l'aurions appliquée et nos voisins européens l'auraient fait aussi.

D'une part, cet article 3 va à l'encontre du principe de réalité et de l'approche populationnelle du plan « Ma santé 2022 » et de la loi de juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation de notre système de santé. D'autre part, ce n'est pas la bonne méthode pour bâtir une société de la confiance avec les usagers et les médecins. C'est également contraire au principe d'équité, car cela tarira la filière de médecine de premier recours – la médecine de famille – et contribuera à l'inégalité d'accès aux soins. Si vous déconventionnez certains médecins, les patients modestes devront encore mettre la main au porte-monnaie – s'ils le peuvent. Nous demandons donc la suppression de cet article.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.