…avec une vie de famille. À nombre de médecins égal, cela implique une réduction du temps de couverture médicale. C'est la raison pour laquelle nous pensons que la disposition prise par la majorité n'améliorera pas la situation. Les auditions de directeurs d'ARS que nous avons menées me conduisent par ailleurs à considérer que l'on n'accompagne pas partout de la même façon la création de centres de santé avec des médecins salariés. Les syndicats corporatistes, comme les unions régionales des médecins libéraux (URML), s'opposent en effet dans certaines régions – notamment la mienne – à la création de tels centres pour des raisons idéologiques, conservatrices et réactionnaires. Nous pensons pour notre part, et nous en avons l'expérience, qu'il faut additionner les réponses. Il y a dans mon territoire des maisons libérales pluridisciplinaires qui fonctionnent bien et que nous avons accompagnées. Il y a aussi des centres de santé, que nous soutenons également mais que nous aimerions que l'État soutienne davantage : c'est l'objet de l'article 4.
J'en viens aux propos de notre collègue Borowczyk qui revendique, lui aussi, sa qualité de médecin – un terme qui n'est évidemment pas une insulte dans ma bouche, même si j'ai pu m'inquiéter de l'attention que nombre de médecins ont portée aux auditions que j'ai menées avant de présenter cette proposition de loi. Il m'avait échappé que les kinésithérapeutes, les infirmiers libéraux, les pharmaciens ou encore les chauffeurs de taxi avaient le sentiment d'exercer leur profession dans des kolkhozes ou d'avoir fait l'objet d'une nationalisation. Nous disons depuis tout à l'heure que le financement public des études et de l'exercice de ces professions rend légitime le fait que la puissance publique veille à un aménagement équilibré, afin de garantir l'égalité dans le droit à l'accès aux soins. Cela n'a pas l'air de vous soucier, mais c'est une garantie à valeur constitutionnelle, qui est supérieure – je m'excuse de le dire – à la liberté d'installation, qui n'a qu'une valeur législative. Nous réaffirmons notre attachement à un égal accès aux soins, quel que soit l'endroit où on habite et le pognon qu'on a !