Il est compliqué de garder son calme alors que votre posture consiste à nous caricaturer. Nous sommes favorables aux maisons médicales pluridisciplinaires libérales : le texte contient deux articles visant à assurer l'installation de médecins dans les zones où ils font défaut. Nous sommes favorables aux CPTS : je regrette qu'elles ne couvrent que 60 % du territoire. Nous sommes favorables aux centres de santé employant des médecins salariés, au point de proposer qu'ils figurent dans la loi afin que tout le monde soit logé à la même enseigne. Par ailleurs, ne pas être toubib ne rend pas incapable de concevoir des solutions ! La plupart des membres de notre groupe sont engagés au sein de leur circonscription, siègent dans des conseils de surveillance hospitaliers, ont soutenu les mouvements des personnels de santé : ils sont en mesure de formuler des propositions intelligentes.
En 1997, 290 000 femmes en âge d'avoir des enfants habitaient à plus de quarante-cinq minutes d'une maternité ; elles sont aujourd'hui 716 000. Vous me direz que c'est super, que c'est moderne, que c'est extraordinaire ! Le nombre des Français qui se trouvent à plus de trente minutes d'une réponse de santé a augmenté de 26 %, soit 2 millions de personnes supplémentaires. Selon l'Association des maires ruraux de France, 75 % des 6 millions de nos concitoyens vivant en milieu rural sont éloignés des services d'urgence. C'est pourquoi nous proposons d'inscrire dans la loi ce principe des trente minutes de temps de trajet.
Nous devons nous fixer pour objectif politique de donner un contenu à la notion d'hôpital de proximité. Vous prévoyez d'en labelliser 500 : compte tenu des bassins de vie, le géographe spécialiste de ces questions considère qu'il en faudrait 2 000. En tous les cas, si vos hôpitaux de proximité sont autant de coquilles vides, ils tourneront à l'EHPAD ! Nous souhaitons pour eux des consultations avancées et, à terme, des activités de gynécologie-obstétrique : vous trouvez cela stupide, mais il n'en reste pas moins qu'un hôpital de proximité sans médecine avancée ni maternité ne servira qu'à prendre en charge les personnes dépendantes. Nombre d'entre eux sont déjà dans ce cas. Il leur faut des structures mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR), une permanence des soins – à ce propos, vous n'avez pas répondu concernant le fait que seuls 39 % des généralistes libéraux participent aux permanences en ambulatoire, ce qui constitue tout de même un souci pour les 11 % de Français privés d'accès aux soins. Avis défavorable.