La complexité tient à ce qu'il n'y a pas à proprement parler d'immigration mais des migrations dont les causes, et les visages, sont très différents : des hommes, des femmes, des enfants, parfois isolés, qui fuient la brutalité de notre monde ou l'extrême dénuement. Je réfute l'idée d'une immigration de confort : quitter ses racines, chercher un ailleurs, n'est jamais une décision anodine. C'est toujours un déchirement, c'est toujours une fuite douloureuse.
À ces femmes, à ces hommes, à ces enfants, la République doit toute sa considération, quelles que soient les raisons de leur arrivée sur notre territoire. À tous, la République doit une mise à l'abri inconditionnelle et digne pendant la durée nécessaire – et il faut la raccourcir – au traitement de leur demande. Le Président de la République s'y est de nouveau engagé, hier, à Calais.
Mais à celles et ceux qui ne relèvent pas de la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, à celles et ceux qui ne sont pas menacés d'atteintes graves dans leur pays d'origine, la vérité nous oblige à dire que les conditions socio-économiques de notre pays ne nous permettent pas de tous les accueillir et qu'ils devront retourner dans leur pays d'origine au terme des procédures qui garantissent leurs droits imprescriptibles.
La politique d'éloignement est donc essentielle. Elle garantit le respect de l'ordre républicain. Elle est la contrepartie du choix de la France de ne pas ériger des murs mais des passerelles. À droit constant, monsieur le ministre, vous avez obtenu de premiers résultats. Mais l'éloignement constitue, avec l'intégration, l'une des grandes faiblesses du système français.
Mes questions sont donc simples, monsieur le ministre d'État : quels outils avez-vous déployés depuis votre entrée en fonction ? Quels sont les points sur lesquels l'inefficacité commande des aménagements, dans le respect des droits et des parcours de vie de chacune et de chacun ?