Monsieur le ministre d'État, donner les moyens à la population de Calais et du Calaisis d'aborder l'avenir avec confiance et permettre à la région tout entière de s'épanouir économiquement est plus que jamais une priorité. Certes, en 2015, afin de redorer l'image de la région, l'État a signé un contrat territorial d'une durée de six ans assorti de 155 millions d'euros, dont 26 millions ont déjà été versés à la collectivité. Cependant, monsieur le ministre d'État, nous avons besoin de financements structurants pour nos projets, et je vous demande de décider, dès aujourd'hui, de poursuivre les compensations financières pour une durée de cinq ans. C'est aussi cela, la notion de solidarité nationale.
Il est également temps que le Royaume-Uni prenne ses responsabilités, le Président Emmanuel Macron venant d'affirmer, lors de sa visite à Calais, qu'il ne laisserait plus la jungle se reconstituer. Monsieur le ministre d'État, Calais ne peut plus indéfiniment être le garde-barrière du Royaume-Uni et subir en retour les inconséquences de la politique migratoire britannique.
Aussi, nous attendons beaucoup – vous le savez pour être venu à Calais hier – de la rencontre qui aura lieu demain entre M. le Président de la République et Mme Theresa May, premier ministre du Royaume-Uni. Une renégociation des accords du Touquet, qui placent la frontière anglaise sur la rive française, s'impose. Il faut notamment demander à nos voisins britanniques d'accueillir davantage de migrants, mais aussi de participer plus activement à la lutte contre l'immigration illégale. L'aide britannique ne peut plus se limiter, pour le territoire du Calaisis, au financement de barrières, de murs et de barbelés, ainsi que d'éclairages sur l'autoroute.
Monsieur le ministre d'État, quelles mesures concrètes comptez-vous aborder dans le protocole additionnel aux accords du Touquet que vous avez annoncé ? Quels efforts financiers supplémentaires allez-vous solliciter du Royaume-Uni et quelle sera la nature des coûts ainsi pris en charge ? Dans quelle proportion allez-vous lui demander d'accueillir des réfugiés supplémentaires ? Qu'en sera-t-il, en particulier, pour les mineurs non accompagnés ?