Monsieur le député, vous avez raison : c'est au niveau européen qu'il nous faut construire un système d'asile harmonisé. Aujourd'hui, il existe des différences profondes entre les pays, mais le Président de la République souhaite qu'il y ait le plus grand nombre possible de convergences entre le système français et le système allemand. On éviterait ainsi que les demandeurs d'asile n'effectuent un choix, essentiellement par défaut, en fonction des critères de l'asile accordé par tel ou tel pays.
Tel est le point de vue que nous soutenons dans le cadre de la réforme du paquet asile, que le Président de la République veut faire avancer au niveau européen. Les dysfonctionnements sont en effet source des drames que vous avez rappelés. Nous militons par conséquent pour que la nouvelle Agence européenne pour l'asile favorise une convergence plus rapide de nos institutions et pour qu'une réforme du règlement Dublin permette de limiter les mouvements secondaires, en assurant une stabilité de la responsabilité des États afin d'éviter les mouvements perpétuels des demandeurs d'asile entre les États européens.
Vous savez par exemple qu'aujourd'hui – j'ai eu l'occasion de le rappeler – 300 000 personnes ont été déboutées du droit d'asile en Allemagne. Si, comme on le suggère quelquefois, nos frontières étaient totalement ouvertes, ces personnes entreraient dans le pays qui ouvre ses frontières. Aujourd'hui, le système dysfonctionne. Nous devons le changer. C'est ce pour quoi nous plaidons au sein de l'Union européenne.